Deux ans que les équipes se cassent les dents pour arrêter la machine slovène. Cette année, à partir de ce vendredi 1er juillet, et pendant trois semaines, on ne voit pas qui pourrait concurrencer le jeune Slovène de 23 ans. Un fait de course semble être le seul espoir pour ses adversaires.
Tadej Pogacar est-il prenable ? Nul n’est imbattable, de l’avis des directeurs sportifs des équipes françaises WorldTour, mais le Slovène, double vainqueur en titre du Tour de France, présente toutes les garanties au départ de Copenhague pour poursuivre son bail.
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« Il est tellement impressionnant !, s’exclame Christian Guiberteau (Cofidis). S’il a des petites faiblesses, ça ne se voit pas trop. À un moment, on aurait pu dire que l’équipe autour de lui était un peu moins performante en montagne que les autres. Mais l’équipe s’est renforcée », avec les venues du Néo-Zélandais George Bennett, recruté dans la formation rivale Jumbo, et de l’Espagnol Marc Soler.
Julien Jurdie (AG2R Citroën) évoque la même réserve. Pour lui aussi, l’équipe organisée autour de Pogacar représente le possible défaut dans la cuirasse. « À certains moments de la course, on sent que les UAE n’ont pas forcément le meilleur collectif, notamment en montagne. Il faudra voir quand même », tempère le technicien à propos d’un groupe qui compte dans ses rangs le Polonais Rafal Majka, un coureur d’expérience (32 ans) deux fois lauréat du GP de la Montagne dans le Tour de France avant de se mettre au service de Pogacar depuis l’année passée. « C’est très compliqué de trouver une faille à Pogacar », avoue Jurdie qui évoque, sans trop y croire, « une certaine lassitude de toujours gagner ».
« Nous pouvons le battre » : Jumbo, armé de ses deux leaders Primoz Roglic et Jonas Vingegaard, est en capacité de faire tomber le double vainqueur sortant du Tour de France Tadej Pogacar, a assuré Roglic à la veille du grand départ depuis Copenhague.
« Nous sommes une équipe forte avec beaucoup de bonnes individualités. Tant que nous travaillons ensemble et que nous faisons du mieux possible, nous pensons que nous pouvons le battre », a affirmé Primoz Roglic, vainqueur début juin du Critérium du Dauphiné, où était absent Pogacar.
« Quand on est trop fort, on peut du coup faire des petites erreurs », avance-t-il avant de recenser plutôt les risques inhérents à une course de trois semaines, « la maladie, la chute, tout ce qu’on ne souhaite pas ». « Le problème qui se pose aux adversaires de Pogacar, c’est qu’il est doué partout », reconnaît Thierry Bricaud (Groupama-FDJ), sur la même ligne que ses deux confrères. « Il sait rouler vite, il sait grimper, il sait sprinter, c’est un vrai coursier. Il est habile sur le vélo, il sait tout faire. »
Bricaud, toutefois, pointe lui aussi le caractère joueur du jeune Slovène (23 ans) : « Il a des phases où il peut avoir tendance à s’enflammer un peu. Il prend beaucoup de plaisir sur un vélo et de temps en temps il dégoupille un peu de loin parce qu’il se sent sans doute sûr de lui. C’est dans son état d’esprit mais, sur trois semaines, ça peut lui jouer des tours. »
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La course sera-t-elle débridée et donc propice à l’isolement de Pogacar ? « C’est comme ça qu’il peut se faire piéger en étant isolé à 50 bornes de l’arrivée et en se retrouvant avec d’autres leaders. Ce sont des situations où il peut être déstabilisé mais il n’y en a pas beaucoup sur un Tour », estime Bricaud qui cite l’exemple du Tour du Pays basque 2021, la dernière « défaite » de Pogacar dans une course par étapes (3e).
« Les équipes sont dans leurs schémas », confirme Guiberteau. « Il n’y a jamais de stratégie de risque, elles pensent que le mieux est de courir de cette façon pour protéger leurs leaders, tout le monde a peur de tout perdre ». Surtout dans l’hypothèse d’un maillot jaune bien accroché sur les épaules de son propriétaire malgré les pièges disséminés sur le parcours.
« Pogacar fait des cyclo-cross l’hiver, il est adroit, il fait un avec sa bicyclette, l’étape des pavés ne sera pas un problème pour lui », prévoit Jurdie. En fait, résume Guiberteau, « dans un match un contre un, il est imprenable ».
Tant que l’on n’interdira pas les oreillettes, on continuera de voir les échappés rattrapés sur la ligne et certains coureurs se comporter en robots bien obéissants… Sans, il leur faut être attentifs et surveiller ce qui se passe autour de soi, pas musarder à l’arrière en attendant les consignes de son directeur sportif , bref faire leur boulot de cycliste avec leur tête, pas seulement leurs oreilles …
source: Midi Libre