La Rugby Africa Cup 2022 se poursuit samedi 2 juillet avec notamment le quart de finale entre le Sénégal et l’Algérie, à Aix-en-Provence. Un match un peu particulier pour Ousmané Mané, ex-international sénégalais désormais sélectionneur de l’équipe d’en face. L’histoire entre lui et le rugby algérien remonte à plusieurs années déjà. Il la confie à RFI.
Le groupe vit bien. Nous sommes sereins. On a eu une bonne préparation de dix jours en région parisienne, à Gennevilliers. On a pu peaufiner les détails. On est prêts physiquement et psychologiquement à relever le défi.
Ce sera un match très dense, avec beaucoup de combats et de collisions. Il faudra remporter ces phases de jeu. Cela va être un match serré car il y aura deux grosses équipes. Le Sénégal est une grosse nation du rugby en Afrique. Elle a terminé en tête au tour précédent (deux matches, deux victoires dans la poule B ; seul le Zimbabwe a fait aussi bien dans le groupe D, ndlr) en battant le Kenya à Nairobi, ainsi que la Zambie.
On est le Petit Poucet de la compétition, et je le dis sans chercher à nous cacher. On est à la 90e place mondiale, alors que les Sénégalais sont 45e. Ils ont de l’expérience en éliminatoires de la Coupe du monde, alors que c’est la première campagne de l’Algérie.
Vous qui avez été international sénégalais et qui avez des connaissances encore dans le camp d’en face, n’êtes-vous pas un peu partagé avant d’affronter votre ancienne équipe ?
Je ne suis pas du tout partagé. Je suis un vrai professionnel. Evidemment, je veux que mon équipe, l’Algérie, remporte ce match. C’est vrai qu’il va être très particulier pour moi. Je suis ancien international sénégalais, j’ai joué avec certains joueurs qui sont encore dans le squad sénégalais, j’ai joué avec les entraîneurs… On se connaît bien. Mais pendant 80 minutes, il n’y aura pas de sentiment.
Cela fait bientôt un an que vous occupez le poste de sélectionneur des Lionceaux, mais ce n’est pas votre première expérience avec l’Algérie. D’où vous vient cet attachement pour le rugby algérien ?
Ça a commencé en 2008, avec des portes ouvertes à Oran. Avec une bande de copains, on était allé faire découvrir le rugby au peuple algérien. Plus de 3 000 enfants étaient venus. Et de fil en aiguille, j’ai intégré la Fédération algérienne de rugby.
En 2018, j’avais les U18, avec lesquels on a participé aux Jeux de la jeunesse à Alger en rugby à VII. C’était un tournoi qualificatif pour les Jeux olympiques de la jeunesse à Buenos Aires, en Argentine. On avait fait un bon tournoi, on avait fini à la 5e place sur 10 équipes. Après, j’ai enquillé avec les U20. Et on m’a donc confié, il y a un an, l’équipe A.
L’Algérie, c’était tout simplement une opportunité que j’ai saisi. Je suis rentré dans le moule du rugby algérien. Comme on était un peu les pionniers du rugby algérien, j’ai connu presque tous les joueurs passés en sélection.
C’est très positif. J’ai un staff de professionnels autour de moi avec Boris Bouhraoua, Nasser Benamor, Nordine Badji et Terry Bouhraoua, l’ancien capitaine du rugby à VII de l’équipe de France. J’ai un staff médical avec trois kinés, un médecin, un préparateur mental, deux préparateurs physiques… J’ai voulu un staff professionnel et conséquent pour ne pas avoir de regrets et mettre toutes les chances de notre côté.
On a des motifs d’y croire, comme toutes les équipes qui sont en lice dans cette compétition. Le premier match sera très important pour la suite de la compétition. On prendra match après match. On est le Petit Poucet de la compétition, on a le rôle d’outsiders. On fera tout pour bien figurer. Et puis, c’est du rugby ; si on met les ingrédients, il n’y a pas de souci.
source: RFI