Bernard Laporte est, de nouveau, dans le collimateur de la justice. Le président de la Fédération française de rugby (FFR), en retrait de ses fonctions après une condamnation en première instance, est en garde à vue depuis mardi, comme le dévoile L’Equipe et confirme au Parisien-Aujourd’hui en France une source judiciaire.
L’ancien sélectionneur du XV de France est entendu dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en août 2020 par le Parquet national financier (PNF) pour des soupçons de blanchiment de fraude fiscale aggravée. Il est assisté par un avocat fiscaliste. Deux autres personnes, dont on ignore l’identité, ont également été placées en garde à vue.
Les investigations ont été confiées aux enquêteurs des douanes du Service d’enquêtes judiciaires des finances (SEJF). Selon une source judiciaire, elles sont complètement dissociées des faits présumés de prise illégale d’intérêts, de trafic d’influence, de délit de corruption passive et de recel d’abus de biens sociaux qui ont valu à Bernard Laporte d’être condamné en décembre à deux ans de prison avec sursis et 75 000 euros d’amende.
Elles ne concernent pas, non plus, la gestion de la Coupe du monde 2023 de rugby à la France, selon cette même source. Le comité d’organisation de l’événement est visé depuis octobre par une enquête du PNF pour des soupçons de favoritisme, trafic d’influence et corruption.
Une chose de sûre : elle tombe très mal pour le président de la fédération, qui s’est mis en retrait et a renoncé à toutes ses prérogatives de dirigeant sur pression de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, et de son entourage.
Depuis lundi et jusqu’à jeudi midi, les clubs français sont consultés par référendum électronique pour entériner, ou non, la nomination du président délégué de la FFR poussé par Bernard Laporte, Patrick Buisson. Ce dernier, vice-président de la fédération en charge du rugby amateur, affirmait vouloir incarner « la fin des affaires ».
Les résultats doivent être dévoilés jeudi soir. Si les clubs votent oui à la majorité, l’opposition incarnée par le président de la Ligue Île-de-France de rugby Florian Grill se soumettra au vote. Mais il a déjà prévu de s’élever contre le plan B des dirigeants de la FFR, qui prévoit l’organisation d’un nouveau référendum en cas de refus de la candidature Buisson.
La situation doit être évoquée en comité directeur vendredi matin à Marcoussis, où la ministre des Sports sera présente et prendra la parole. Au terme d’une semaine encore marquée dès ce mardi par l’ombre de la justice et des soupçons.
source: Le Parisien