À Stockholm, particularité nordique, le soleil ne se couche presque pas en cette fin juin, où la ville est écrasée de chaleur. Pour « Mondo » Duplantis, astre du saut à la perche, la lumière ne s’éteint de toute façon jamais, comme il l’a encore prouvé jeudi. Après avoir de nouveau battu par deux fois son record du monde cet hiver (6,19 puis 6,20 m, les deux fois à Belgrade au mois de mars en salle), le petit prince du sautoir enchaîne avec un début d’été fantastique.
Après le « Tsar » Sergueï Bubka (6,14 m en 1994), Duplantis avait pris la main sur le record en plein air avec 6,15 m en septembre 2020 à Rome, avant de monter la jauge d’un nouveau centimètre jeudi soir, déclenchant le rugissement de la foule, qui n’attendait que lui et sa bobine d’adolescent malicieux placardée un peu partout en ville.). Derrière Duplantis, l’Américain Chris Nilsen est 2e avec 5,93 m, battant aux essais le Brésilien Thiago Braz (5,93 m à sa deuxième tentative). Le Français Renaud Lavillenie a réussi sa meilleure performance de l’été avec 5,83 m, une barre franchie à son deuxième essai. Il a pris la 5e place du concours. « Il fait encore un saut monstrueux. On ne sait pas où il va s’arrêter, je suis content d’avoir eu ma belle période avant lui, là il est en train de marcher sur tout le monde », a salué l’ex-recordman du monde.
Nouveau record du monde en extérieur ! Armand Duplantis passe 6,16m à la perche au meeting de Ligue de diamant de Stockholm ! 👀 #DiamondLeague pic.twitter.com/RcuxyFnRVh
« Quelle sensation délicieuse. C’est extra de sauter sur la piste où je m’entraîne, je vis à 10 minutes de là, je voulais en quelque sorte défendre mon territoire. Le public suédois m’a donné une motivation supplémentaire », a-t-il commenté en zone mixte. « Je sentais que j’avais la forme pour faire une telle performance. Pas forcément la forme de ma vie parce que je sens que je peux encore m’améliorer. Je n’ai pas été parfait. J’ai encore de la marge », a-t-il poursuivi.
Né une perche à la main en Louisiane d’un père américain (son coach de perche) et d’une mère suédoise (sa préparatrice physique), Duplantis a brûlé toutes les étapes et battu tous les records d’âge de sa discipline, avant d’écraser sans ménagement la catégorie senior depuis son titre européen acquis à Berlin en 2018 à 18 ans seulement.
Également champion du monde en salle et champion olympique l’été dernier à Tokyo, il ne manque que le titre mondial en plein air à son palmarès déjà immense, alors qu’il avait terminé 2e en 2019 à Doha. Ça tombe bien, les championnats du monde de Eugene, dans le pays où il a grandi, arrivent dans deux semaines alors que sa forme est éblouissante.
Duplantis a réussi à faire complètement oublier le forfait du champion olympique italien du 100 m Marcell Jacobs, qui n’a pas souhaité prendre de risques après avoir ressenti une gêne à un muscle fessier mercredi à l’entraînement. Jacobs, déjà perturbé en mai par une blessure à une cuisse, se présentera donc à Eugene sans référence ni chronométrique, ni face à d’autres sprinteurs de son calibre.
source: Sud Ouest