Ephémère ministre délégué en charge des Collectivités territoriales, le maire d’Angers Christophe Béchu devient ministre de la Transition écologique. Ce professionnel de la politique parfois controversé est un « très proche » d’Edouard Philippe. Déjà les critiques fusent face à son absence d’expérience en matière d’écologie…
Ministre délégué aux Collectivités territoriales depuis mai dernier, Christophe Béchu est nommé ce lundi ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires. Proche d’Edouard Philippe, il succède à Amélie de Montchalin, battue lors des législatives.
Sur le plan politique, il coche presque toutes les cases : élu municipal, maire, député européen, conseiller départemental, régional, sénateur, et enfin ministre. En 2004, il était même devenu le plus jeune président de conseil départemental de France, à 29 ans. Il arrache en 2014 la mairie d’Angers au PS, et est réélu en 2020.
Sur le plan écologiste, en revanche, dur de trouver un quelconque engagement. Ce que n’a pas manqué de relever la députée (EELV) Sandrine Rousseau, immédiatement après la nomination de Christophe Béchu :
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Christophe Béchu revendique toutefois d’avoir fait de sa ville « la smart city la plus aboutie en France », en y promouvant les mobilités douces (vélos et trottinettes en libre-service).
Un bagage écolo sans doute un peu maigre : comme Sandrine Rousseau, le patron de Greenpeace Jean-François Julliard, n’a « pas souvenir d’un engagement particulier de Christophe Béchu sur l’écologie », « 6e ministre à ce poste en 5 ans » :
Nommer à un poste si important un responsable politique sans expérience sur les enjeux de transition écologique […] démontre […] un réel manque d’ambition du gouvernement
Il est sensible aux thèmes de l’écologie, de la biodiversité, du logement et des transports et il mesure tout le retard pris. Maintenant il va devoir aller gagner les arbitrages
Issu de la droite, Christophe Béchu s’était éloigné de l’UMP dès 2007-2008, en se rapprochant du Modem. Il avait finalement quitté les Républicains lors de l’arrivée de Laurent Wauquiez à la tête du parti fin 2017, peu après avoir soutenu Emmanuel Macron à la présidentielle.
En 2019, Christophe Béchu avait lancé « La République des maires », une initiative pro-Macron rassemblant des dizaines d’élus locaux, après la crise des gilets jaunes.
Réputé très proche d’Edouard Philippe, le maire du Havre et ex-premier Premier ministre de Macron, M. Béchu a été nommé secrétaire général de son mouvement Horizons dès sa création, en septembre dernier.
De quoi convaincre jusqu’à la gauche, qui dispose d’un bon quart des sièges à l’Assemblée nationale ? A voir : au-delà de son manque d’expérience dans l’écologie, Christophe Béchu s’est parfois illustré par des prises de positions tranchées, plus susceptibles de plaire à la droite dure qu’à la Nupes.
Fin 2012, alors sénateur, il cosigne avec Bruno Retailleau une tribune dans l’hebdomadaire Valeurs actuelles pour s’opposer au mariage pour tous. Un texte qui avait, alors, été également signé par l’actuel ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, ou encore Thierry Mariani, désormais au RN.
En 2016, il fait partie de la dizaine de maires qui font retirer des affiches d’une campagne de prévention contre le sida, suscitant l’ire de la ministre de la Santé d’alors, Marisol Touraine.
source: L'Alsace.fr