Les symptômes de la variole du singe, observés en Europe et en Amérique depuis le printemps, sont bien différents de ceux observés dans les pays africains, où la maladie était jusque-là seulement présente, selon une étude publiée ce samedi 2 juillet dans la revue scientifique The Lancet Infectious Diseases. Elle pourrait modifier la définition de la maladie et faciliter sa détection.
Une équipe de chercheurs a étudié les effets du virus sur les premiers malades britanniques – une cinquantaine seulement. Fin mai, ils représentaient la moitié des cas enregistrés en Grande-Bretagne, l’un des premiers pays, hors Afrique, où le virus est apparu. Aujourd’hui, on compte 3 000 cas en Europe et sur le continent américain. Conclusion : les symptômes de la variole du singe, observés en Europe et en Amérique depuis le printemps, sont bien différents de ceux observés dans les pays africains.
Une forte poussée de fièvre ne peut plus être considérée comme un symptôme évident de la variole du singe. Elle était systématiquement associée à la maladie. Or, à peine plus de la moitié des patients étudiés par cette équipe de chercheurs en présentaient. Sur cet échantillon, les accès de fièvre sont ainsi moins fréquents qu’en Afrique, mais aussi moins longs et moins dangereux et ont ainsi nécessité moins d’hospitalisations.
Concernant maintenant les lésions typiques de la maladie, elle se concentrent le plus souvent autour des parties génitales. Dans les cas précédents, elles étaient plus vastes, elles pouvaient atteindre le visage ou la nuque. Cette particularité laisse penser que les premiers cas britanniques ont été contractés lors de relations sexuelles. Non pas que la maladie soit sexuellement transmissible, mais que la contamination ait eu lieu par un contact avec une lésion de la peau d’un autre patient.
Si les symptômes sont différents, cela ne veut pas dire que l’épidémie actuelle est due à une nouvelle version du virus. D’autres chercheurs le soulignent : aucune modification génétique n’a été détectée. Cela signifie en revanche qu’en Afrique, des cas sans fièvre et avec des lésions cutanées limitées n’ont peut-être pas été détectés, faussant les données.
source: RFI