En période estivale, les femmes enceintes seraient plus susceptibles de faire une fausses couches. Si les chiffres paraissent alarmants, il est néanmoins important de relativiser ces résultats.
Un rapport de la revue médicale The Lancet, publié en 2021, affirmait qu’une femme sur dix a déjà fait une fausse couche. Un phénomène qui se caractérise par une interruption de grossesse spontanée au cours des cinq premiers mois. Cet événement se manifeste généralement par des douleurs au ventre et des saignements.
Récemment, une autre étude a voulu comprendre : quel facteur pourrait multiplier les risques de fausse couche. Résultat ? Les travaux menés par les chercheurs de la Boston Université School of Public Health aux États-Unis ont montré que la chaleur serait néfaste et pourrait accentuer les fausses couches.
Les scientifiques ont commencé les recherches il y a huit ans. Pour leurs travaux, ils ont suivi les grossesses de plus de 6 000 femmes aux États-Unis. Les chercheurs ont alors comparé le nombre de fausses couches lors des différents mois de l’année, et se sont aperçus que le risque était plus important durant la saison estivale. En effet, les femmes enceintes seraient 44 % plus susceptibles de faire une fausse couche les mois d’été, en particulier à la fin du mois d’août. Les travaux ont également montré que les chances de faire une fausse couche étaient plus élevées dans les États américains ou les étés sont plus chauds. En effet, la chaleur serait le problème majeur.
L’étude a permis de mettre en avant le facteur de la chaleur : un critère déterminant face aux risques de fausse couche, comme l’explique le Dr Amelia Wesselink, responsable de l’étude et professeure adjointe de recherche en épidémiologie au BUSPH : « Chaque fois que vous voyez une variation saisonnière dans un résultat, cela peut vous donner des indices sur les causes de ce résultat ». Néanmoins, si la chaleur est une première réponse, il est important de relativiser les résultats de l’étude : « Nous avons constaté que le risque de fausse couche, en particulier le risque de fausse couche précoce avant huit semaines de gestation, était le plus élevé en été. Maintenant, nous devons approfondir cela pour comprendre quels types d’expositions sont les plus répandus en été, et lesquelles de ces expositions pourraient expliquer le risque accru de fausse couche. Peu d’études ont examiné l’association entre la chaleur et le risque de fausse couche, donc c’est vraiment un sujet qui requiert une exploration plus approfondie ».
Rare sont les travaux qui ont été réalisés sur le sujet. Ainsi, plusieurs facteurs pourraient être liés à ce risque accru de fausse couche comme les causes environnementales ou encore le mode de vie. Le Daily Mail explique d’ailleurs que « les experts ne savent pas pourquoi la chaleur affecte la grossesse, mais les théories incluent la déshydratation chez les femmes enceintes, la perturbation du développement du placenta et les modifications du flux sanguin vers l’utérus ». Pour l’instant, les causes restent floues, et il est donc important de prendre de la distance face à ces conclusions.
L’auteure principale de l’étude, le Dr Wesselink, en profite pour rappeler que « les conseils médicaux et les messages de santé publique – y compris les plans d’action contre la chaleur et les politiques d’adaptation au climat – doivent tenir compte des effets potentiels de la chaleur sur la santé des femmes enceintes et de leurs bébés ».
source: Elle