L’épidémie de Covid a repris depuis fin mai pour atteindre des niveaux à nouveau élevés : 764 cas pour 100.000 habitants en Occitanie. Les autorités recommandent le port du masque dans les transports. La communauté médicale va dans ce sens, même si la situation hospitalière est sous contrôle.
Le taux d’incidence du Covid en Haute-Garonne approche à nouveau dangereusement des mille cas pour 100.000 habitants. L’ARS recense 7.100 nouveaux cas par jour en Occitanie où 1.200 personnes sont hospitalisés à cause de la maladie. Au CHU de Toulouse, quelques dizaines de patients Covid sont hospitalisés mais il n’y a plus personne en réanimation. Le Dr Béatrice Riu, la cheffe de la réanimation au CHU de Toulouse et vice-présidente de la commission médicale, est l’invitée de la matinale ce jeudi.
Oui, on est obligé, puisqu’on a quand même des indices au niveau des tests, une augmentation de la positivité des tests (30%, ndlr), une augmentation de l’incidence en Haute-Garonne. Donc on est obligé d’être vigilant et de réactiver les cellules de crise, les réunions à l’ARS. Il y a un gros point de vigilance.
Non, même s’il y a une augmentation de la positivité, sur les formes graves, on n’a pas noté d’augmentation des hospitalisations de formes graves. Ça faisait quelques semaines qu’on n’en voit plus. Méfiance : avec le Covid, il faut dix jours avant de faire une forme grave. Donc là, l’augmentation de la positivité nous fait penser que peut-être on risque d’avoir une augmentation du nombre de cas graves. Pour l’instant, ce n’est pas visible. Dans les deux ou trois semaines qui viennent, il faudra voir le nombre de cas sévères, s’il y en a, et le nombre d’hospitalisations. Avec ce nouveau variant qui touche essentiellement les immunodéprimés et les sujets âgés, il risque d’y avoir des problèmes en terme d’hospitalisation dans les secteurs traditionnels et pas forcément en réanimation.
Depuis plusieurs semaines, on ne voit plus la fameuse pneumopathie hypoxémiante avec le syndrome de détresse respiratoire aiguë qui amenait les patients en réanimation, ventilés pendant de nombreux jours, voire de nombreuses semaines. On a plutôt des formes qui sont localisées, des formes ORL avec des maux de tête et des troubles digestifs.
Si dans son entourage on a des sujets fragiles, ou si on est dans des transports en commun où on ne peut pas savoir si la personne d’à côté a des antécédents, est vacciné ou non, il faut penser à protéger les autres, par sécurité. On attend les consignes nationales. Ça parait très logique qu’on remette le masque dans les transports en commun, ce serait très raisonnable.
La préconisation pour cette 4e dose s’adresse aux plus de 60 ans, et surtout aux sujets fragiles. Il y a une baisse de l’efficacité du vaccin face à Omicron, le nouveau variant B5 étant une sous-famille d’Omicron. Il faudra voir en effet quelles sont les simulations des virologues et des épidémiologistes, peut-être faudra-t-il avoir un vaccin plus efficace.
Oui, c’est une crainte. Il y a effectivement la grève des urgences, les lits fermés, l’augmentation des lits fermés. On va arriver sur la période d’été, pour pouvoir donner leurs congés aux soignants, on va être obligé de fermer des lits. Et en plus, si on a une augmentation du nombre de cas de patients hospitalisés avec le Covid, c’est une réalité. Sans compter le risque de positivité des soignants. Pour l’instant, on ne parle pas de déprogrammation d’opérations contrairement aux dernières vagues. Mais je ne sais pas ce qui va se passer dans les semaines qui viennent.
source: France Bleu