Pour faire avancer plus rapidement la recherche dans le domaine de la résistance aux antibiotiques, que l’on appelle antibiorésistance, des chercheurs de l’Inserm lancent un grand programme de recherche participative pour trouver de futurs médicaments grâce aux bactéries qui vivent dans les sols.
On se souvient du slogan lancé par l’assurance maladie : « les antibiotiques, c’est pas automatique ». Il a marqué les esprits depuis plus de dix ans en France. Alors pour lutter contre la résistance aux médicaments, des chercheurs de l’Inserm et d’Université Paris Cité vous invitent cet été, pendant vos randonnées estivales, à prendre part au projet « Science à la pelle ». Votre mission : prélever une cuillère à soupe de terre de votre lieu de promenade sur tout le territoire français. Echantillon à envoyer aux chercheurs et à renseigner sur l’application disponible sur le site web du projet. Ces contributions permettront collectivement à faire avancer la recherche sur les médicaments pour lutter contre les maladies infectieuses.
De nombreux médicaments utilisés aujourd’hui sont issus de molécules produites naturellement par les bactéries contenues dans les sols. C’est le cas de la grande majorité des antibiotiques, mais également un certain nombre d’anticancéreux et d’immunosuppresseurs. Mais seule une infime portion de ces bactéries a été étudiée en laboratoire. Dans le sol, des molécules moins communes restent encore à découvrir. Selon l’Inserm « un seul gramme de terre contient souvent plus de 1.000 espèces de bactéries différentes, qui peuvent varier d’un endroit à un autre en fonction, par exemple, de la composition du sol. Pour maximiser les chances de trouver de nouvelles molécules, des milliers d’échantillons devront être testés ».
L’objectif pour les chercheurs est de trouver, grâce aux bactéries qui vivent dans les sols, des médicaments efficaces contre les maladies infectieuses développant des résistances aux médicaments.
La France en particulier est un gros consommateur d’antibiotiques. Chaque année dans le pays, plus de 120.000 personnes sont touchées, et plus de 5.500 personnes décèdent des suites d’infections à bactéries multirésistantes, c’est-à-dire résistantes aux antibiotiques, y compris ceux de nouvelle génération.
source: France Bleu