CORONAVIRUS ENFANT. L’épidémie de Covid repart depuis le début du mois de juin en France. Toutes les classes d’âge sont concernées, y compris les enfants mais ces derniers conservent les taux d’incidence les plus bas. Enfant positif, symptôme d’alerte, test, covid long… Comment prendre en charge le Covid chez les enfants.
[Mise à jour le 29 juin 2022 à 19h25] L’épidémie de Covid repart depuis le début du mois de juin en France. Toutes les classes d’âge sont concernées, y compris les enfants mais ces derniers conservent les taux d’incidence les plus bas, selon les chiffres de Santé Publique France. Un enfant qui présente des symptômes évocateurs de Covid peut être testés en pharmacie ou laboratoire gratuitement (les tests ne sont pas payants pour les mineurs). Quels sont les symptômes du coronavirus chez les enfants ? Quel est le temps d’incubation du virus chez eux avec l’arrivée d’Omicron ? Quelles recommandations quand ils sont cas contact ? Quel test faire ? Sont-ils plus contaminants que les adultes ? Point sur les connaissances et chiffres.
A l’école ou via son entourage, l’enfant peut être exposé à la Covid-19 et être « cas contact ». Un seul test doit être réalisé et l’enfant doit remettre le masque. Que faire si l’enfant est cas contact à l’école ? Que faire si on est cas contact de son enfant ? Test, positif : rappel du protocole en vigueur.
En France, les données de surveillance montrent que les enfants sont moins touchés par la maladie Covid-19. Ils représentaient moins de 1% des patients hospitalisés au début de l’épidémie et jusqu’à près de 10% pendant la vague Omicron. Selon les chiffres publiés par Santé Publique France fin juin, les taux de positivité repartent à la hausse chez les enfants mais moins que chez les adultes.
Depuis le début de l’épidémie, un total de 89 décès d’enfants de moins de 18 ans avec infection SARS-CoV-2 ont été enregistrés selon Santé Publique France, dont 38 avaient moins de 5 ans, 22 avaient entre 5 et 11 ans et 29 entre 12 et 17 ans. Pour 70 décès, l’investigation a pu être menée à son terme et a montré un lien possible avec la Covid-19 dans 31 cas (44 %). Parmi ces enfants, 26 (84 %) présentaient des comorbidités très sévères. Une hausse du nombre des décès a été enregistrée entre janvier et mars 2022, en relation avec l’augmentation majeure des contaminations et des hospitalisations, observée à partir de novembre 2021 chez les moins de 18 ans. Depuis fin mars 2022, une baisse des déclarations est observée. L’analyse des données de mortalité toutes causes confondues ne montre aucun excès de mortalité chez les moins de 15 ans en 2020, 2021 et début 2022 (jusqu’en semaine 18).
Les enfants infectés par le SARS-CoV-2 sont majoritairement asymptomatiques ou développent une forme bénigne de la maladie. Quand l’infection se manifeste, c’est le plus souvent « par un syndrome grippal banal » nous explique le Dr Fabienne Kochert, pédiatre.
Fatigue, toux, fièvre sont les signes les plus fréquents des infections Covid rapportées en juin 2022. Mais avec la diffusion des variants Omicron BA4 et BA5, des pertes du goût et de l’odorat réapparaissent ainsi que des troubles digestifs.
Les scientifiques ne font pas de distinction entre l’adulte et l’enfant sur l’incubation de la maladie. Pour rappel, le délai d’incubation (période entre la contamination et l’apparition des premiers symptômes, s’ils apparaissent) de la Covid-19 est de 3 à 5 jours en général. Avec le variant Omicron, ce délai serait plutôt de 3 jours.
Le dépistage du coronavirus chez l’enfant revêt les mêmes conditions que chez l’adulte. Il peut être réalisé lors de symptômes évocateurs du Covid-19 ou si l’enfant est « cas contact » d’une personne récemment diagnostiquée positive. L’enfant peut être testé par test dans le nez (PCR, antigénique, autotest) ou par voie salivaire (test PCR réalisé en laboratoire et dans les établissements de santé).
Le dépistage du coronavirus chez l’enfant peut se faire via plusieurs tests : le PCR (le plus fiable), le test antigénique en pharmacie et l’autotest (notamment pour les cas contacts à l’école). Comment les faire ? Quand faire un test PCR ? Antigénique ? Salivaire ? Que faire si le test Covid est positif chez l’enfant ? Guide pratique
La détection du SARS-CoV-2 est possible par test salivaire RT-PCR (non par antigénique). Ils sont destinés aux cas asymptomatiques ou symptomatiques quand le prélèvement dans le nez n’est pas possible, par exemple pour les enfants. Au laboratoire, en pharmacie, à l’école, délai, prix, résultat : guide pratique.
L’autotest est un moyen rapide de se faire dépister du Covid. Il est recommandé aux cas contacts mais doit être confirmé par un test antigénique ou PCR s’il est positif. Que faire après un autotest positif ? Où acheter un autotest ? En supermarché ? A quel prix ? Comment le faire ?
Un enfant positif au Covid de moins 12 ans doit s’isoler pendant 7 jours à compter des premiers symptômes ou de la date du prélèvement du test en l’absence de symptômes. Ses parents sont cas contacts et doivent donc se faire tester le plus rapidement possible.
► L’un des parents d’un enfant déclaré positif au Covid-19 peut bénéficier d’un arrêt de travail dérogatoire indemnisé, sans délai de carence, avec un complément employeur, qu’il soit vacciné ou non, lorsqu’il ne peut pas télétravailler. Les parents concernés sont contactés par l’Assurance maladie dans le cadre du » contact tracing » rappelle le site Service-Public. L’arrêt est d’une durée de 7 jours à partir de la notification de l’Assurance maladie. Il pourra être rétroactif dans la limite de 4 jours pour le parent qui se serait spontanément isolé avant la date de notification.
Si les enfants ne transmettaient pas plus le virus initial Sars-Cov-2 que les adultes, la diffusion de variants plus contagieux a changé la donne. « Du fait d’une couverture vaccinale faible, les enfants et adolescents représentent à peu près la moitié des infections alors qu’ils représentent seulement 22% de la population. Par ailleurs, ils sont à l’origine d’à peu près la moitié des transmissions » informait le Conseil scientifique dans un Avis du 6 juillet 2021. D’où le fait qu’Emmanuel Macron ait décidé que dès 12 ans, ils seraient concernés par la présentation d’un pass sanitaire en France. Il faut cependant préciser que l’âge est important dans le risque de transmettre le Covid chez les jeunes : « Il apparait dans la très grande majorité des études, y compris dans les données françaises, qu’il existe une capacité à s’infecter, et potentiellement à transmettre le virus, qui augmente avec l’âge des enfants et adolescents (…). Le risque de transmettre la Covid est faible chez l’enfant de moins de 10 ans, mais semble assez proche, chez les adolescents, de celui qui a été mesuré chez les jeunes adultes » rapportait le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) en juin 2021.
Votre enfant présente des symptômes tels que fièvre, toux, fatigue, maux de tête ? Il peut s’agir d’une infection virale mais s’il a été en contact avec des personnes porteuses du coronavirus, on ne peut pas exclure que ses symptômes y soient liés. Il faut le faire tester sans attendre, en pharmacie par test antigénique (sans rendez-vous) ou en laboratoire (test PCR dans le nez ou salivaire pour les plus petits, plus fiable, sur rendez-vous). En cas de signes d’infection respiratoire (fièvre, toux, difficultés respiratoires aiguë), ou des signes cliniques de pneumonie aiguë (graves ou non) sur un terrain fragile présentant au moins une comorbidité, les autorités sanitaires françaises demandent de :
« Les publications suggèrent que les enfants infectés par le SARS-CoV-2 présentent des symptômes moins sévères que les adultes et n’ont, dans la grande majorité des cas, pas besoin de soins hospitaliers. Ainsi, une fois l’infection déclarée, le risque de développer une forme grave chez l’enfant est près de 25 fois inférieur à celui des adultes » informe la HAS le 30 novembre 2021. En chiffres, pendant les premiers mois de 2021, les enfants représentaient moins de 1 % des hospitalisations pour Covid-19. Cette proportion a ensuite augmenté entre 3 et 5% pendant toute la période de prédominance du variant Delta et a fortement augmenté quand le variant Omicron est devenu prédominant à partir de la dernière semaine de 2021. Le taux d’hospitalisation des enfants pour Covid est passé à 9,5% sur la 4e semaine de 2022 (fin janvier). Selon Santé Publique France, les facteurs ayant pu avoir une influence sur cette augmentation du pourcentage d’enfants parmi les hospitalisés sont la montée en charge de la vaccination des adultes ayant conduit à une diminution du risque d’hospitalisation chez les adultes vaccinés, le fait que la circulation virale a été très importante dans les classes d’âge scolaire pendant la vague Omicron et que le nombre très important de contaminations a entraîné de nombreuses hospitalisations à visée de surveillance chez les nourrissons, alors que le taux d’hospitalisation baissait chez les adultes du fait de la moindre sévérité du variant. Parmi les complications observées chez l’enfant, les « syndromes inflammatoires multi-systémiques pédiatriques » (PIMS) sont rares mais graves et nécessitent d’être détectés précocement pour enclencher une prise en charge hospitalière. D’autre part, dans la plupart des études, les symptômes prolongés de Covid-19 (Covid long) chez les enfants ne persistent pas au-delà de 12 semaines, ce qui suggère qu’ils pourraient moins concerner les enfants et les adolescents que les adultes. Les comorbidités (diabète…) représentent, comme chez l’adulte, un risque de faire une forme sévère de la maladie chez l’enfant, même si cela survient rarement.
PIMS COVID – Le PIMS (syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique) touche des bébés, enfants et adolescents, particulièrement ceux infectés au Covid. Plus de 1000 cas ont été recensés en France. Définition, symptômes, vaccin, âge, traitements, séquelles… Tout savoir.
Fin avril 2020, des médecins ont alerté les autorités sur des cas de syndromes inflammatoires multisystémiques pédiatriques (PIMS) observés chez de jeunes enfants avec des symptômes proches de la maladie de Kawasaki et pour la plupart avec une infection Covid-19 récente. C’est quoi la maladie de Kawasaki ? Quels symptômes ? Séquelles ? Combien de cas en réanimation ?
Si les plus jeunes enfants sont épargnés par l’infection au coronavirus, c’est moins le cas des adolescents. D’où le fait que le masque ait été imposé dès l’âge de 11 ans lors de la reprise de l’école au printemps 2020. « Les adolescents de 12 à 18 ans semblent avoir la même susceptibilité au virus et la même contagiosité vers leur entourage que les adultes. Ils font cependant des formes moins sévères de la maladie comparé aux adultes, avec une proportion de formes asymptomatiques autour de 50% », explique Conseil scientifique Covid-19 dans un Avis du 26 octobre. Une étude américaine parue lundi 2 octobre avait montré qu’aux Etats-Unis, le risque d’infection est deux fois plus élevé chez les 12-17 ans que chez les 5-12 ans.
La vaccination contre le Covid est possible chez les enfants de 5 à 11 ans depuis le 22 décembre 2021 et s’ajoute à celle en vigueur depuis juin 2021 des plus de 12 ans. Cette vaccination ne peut se faire qu’avec le vaccin ARN de Pfizer. Elle permet aux plus de 12 ans d’avoir un pass sanitaire.
En France, les enfants peuvent être vaccinés contre le coronavirus Sars-Cov-2 à partir de 5 ans, avec le vaccin Comirnaty de Pfizer. Où les vacciner ? Combien de doses ? Doivent-ils faire un rappel ? Guide pratique.
Quelques foyers de transmission limités ont été décrits dans les crèches, sans forme sévère chez les enfants. Les personnels de crèche semblent peu touchés mais des cas de transmission intra-familiale secondaire ont été décrits, indique le Conseil scientifique dans un Avis du 26 octobre.
La transmission du coronavirus par le lait maternel n’est pas prouvée. Les recherches sont en cours. Une très petite étude sur le lait maternel de deux mères infectées au Sars-CoV-2, menée par le laboratoire Elsevier, et publiée dans la revue The Lancet le 21 mai 2020, démontre néanmoins la présence de « l’ARN du SRAS-CoV-2 dans le lait de la mère 2 aux jours 10 (après l’accouchement) (…) et pendant 4 jours consécutifs. Les échantillons prélevés par la suite étaient négatifs. » La recherche doit se poursuivre. Le risque de transmission principale lors de l’allaitement réside dans le contact rapproché et prolongé entre la mère et son enfant. Les mères souhaitant allaiter et ayant des symptômes évocateurs du Covid-19 (toux, fièvre, difficultés à respirer) doivent contacter un médecin. Compte tenu des bénéfices de l’allaitement et du rôle très faible du lait humain dans la transmission des virus respiratoires, une mère infectée peut continuer à allaiter. Cependant, des précautions doivent être prises pour éviter toute contamination de la mère à l’enfant par contact direct : il est nécessaire de porter un masque médical sur le visage quand on allaite, de se laver les mains avant et après la tétée et de nettoyer et désinfecter les surfaces contaminées.
Selon une étude espagnole, le lait maternel serait « un vecteur de transmission d’anticorps » contre le Covid. Donner le sein à son bébé reste donc recommandé même si l’on est positive au virus. Quelles précautions prendre ? Le point avec le Dr Tiphaine Beillat, gynécologue obstétricien.
Dans le contexte de pandémie à Covid-19, les recommandations concernant l’accouchement et le suivi post-natal évoluent constamment. Port du masque recommandé mais pas obligatoire, présence des pères à l’accouchement et en suites de couches, allaitement… Ce qu’il faut savoir.
L’enfant pouvant attraper la maladie sans la développer, il est important « de leur apprendre dès le plus jeune âge à bien se laver les mains fréquemment », rappelle le Dr Pierre Parneix, médecin de santé publique expert sur le Covid-19. Le port du masque réduit aussi les contaminations. Par ailleurs, la vigilance sur le coronavirus peut faire « passer à côté d’autres problèmes de santé. Nous rappelons qu’il est nécessaire de vacciner les nourrissons le plus tôt possible pour ne pas les exposer à d’autres pathologies » rappelle le Dr Fabienne Kochert, pédiatre et présidente de l’Afpa. Enfin, la vaccination contre le Covid est possible en France à partir de 5 ans.
Le masque est obligatoire aux enfants à partir de 11 ans dans les lieux publics clos et à l’école primaire (sauf en extérieur où l’obligation est levée le 17 juin). Quelles sont les recommandations de l’OMS à ce sujet ? Quels effets indésirables possibles ? Point sur la balance bénéfice/risque du masque chez l’enfant et conseils pour éviter qu’il ne devienne un nid à microbes.
Selon l’association française de pédiatrie ambulatoire (l’AFPA) et le groupe de pathologie infectieuse pédiatrique (GPIP), le « caractère bénin de l’infection à Covid-19 chez l’enfant semble également vrai chez l’enfant atteint d’une pathologie chronique ». Les enfants avec certaines maladies chroniques doivent bénéficier de protections renforcées lors du retour en milieu scolaire, surtout quand ils présentent des facteurs de comorbidité. Les facteurs actuellement connus qui rendent les enfants fragiles en cas d’exposition au virus sont :
« Mais il n’y a pas d’inquiétude particulière à avoir concernant ces enfants. Ils doivent bénéficier de la même attention que lors d’une épidémie de grippe. Le plus important est de respecter les « mesures barrières » : toujours bien se laver les mains, éviter les lieux fréquentés et les personnes malades qui toussent », rappelle Fabienne Kochert.
Même si leur fréquence est moins importante que chez l’adulte, des symptômes de la Covid-19 plusieurs semaines après l’infection ont été décrits chez les adolescents et plus rarement chez les enfants (avec une fréquence de 2 à 5 % dans les études avec un groupe contrôle), a confirmé la Haute Autorité de Santé en mars 2022. Fatigue, maux de tête, troubles du sommeil, difficultés de concentration, douleurs articulaires diffuses, douleurs abdominales, intolérance à l’effort, vertiges, douleurs thoraciques, ou encore perte de poids et toux prolongée, ces signaux sont nombreux et souvent associés. « Si la grande majorité des enfants voit leurs symptômes évoluer favorablement, souvent en moins de trois mois, d’autres ont besoin d’un temps de récupération plus long, et peuvent être sujets à des rechutes » explique l’autorité. La HAS préconise de ne réaliser un bilan complémentaire que dans un second temps, pour éliminer une complication rare liée à la Covid-19 (myocardite, péricardite, PIMS…) ou dépister une autre maladie sans lien avec le virus. Ce bilan peut être proposé si les symptômes n’ont pas disparu ou ne se sont pas améliorés en moins de 4 semaines, si leur retentissement sur la vie quotidienne est important ou en cas d’anomalie détectée lors de l’anamnèse et de l’examen clinique.
Merci au Dr Fabienne Kochert, pédiatre et présidente de l’Association de formation professionnelle en pédiatrie (AFPA), et au Dr Sylvie Hubinois, pédiatre et ancienne présidente de l’Afpa.
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source: Le Journal des Femmes