L’Agence nationale de sécurité du médicament donne l’alerte. Le topiramate, connu pour entraîner des malformations chez le fœtus, peut aussi engendrer des troubles intellectuels. Qu’en est-il exactement ?
Le topiramate, vendu sous le nom epitomax par le laboratoire Janssen, commercialisé aussi comme générique, inquiète particulièrement l’Agence nationale de sécurité du médicament. Ce médicament prescrit pour lutter contre l’épilepsie et la migraine peut entraîner des déficiences intellectuelles chez le nouveau-né.
« Aujourd’hui, en France, 30.000 femmes en âge de procréer, à savoir susceptibles d’avoir des enfants ou qui sont enceintes, sont concernées par la prise de ce médicament” affirme le Dr Philippe Vella, Directeur médical à l’ANSM.
Déjà connu pour entraîner des microcéphalies (diminution de la taille de la tête et du cerveau), des malformations (type bec de lièvre), connu aussi pour augmenter le risque d’un petit poids à la naissance, le topiramate peut aussi être à l’origine de troubles intellectuels.
Selon l’étude publiée par la revue JAMA Neurology, sous topiramate, le risque de survenue de troubles du spectre autistique est multiplié par 2,77, et multiplié par 3,47 pour les troubles de déficience intellectuelle par rapport à une grossesse d’une mère épileptique sans exposition aux épileptiques.
À l’origine de ces révélations, une étude de cinq pays nordiques (Suède, Norvège, Finlande, Danemark et Islande) qualifiée de robuste par l’ANSM. Aujourd’hui, il n’y a pas d’explication sur le lien entre ce médicament et les déficiences intellectuelles chez le futur bébé.
« Chez la femme enceinte (…), le topiramate ne doit pas être utilisé dans l’épilepsie sauf en cas de nécessité absolue et ne doit pas être utilisé en cas de migraine », alerte l’ANSM.
« Aujourd’hui, il existe d’autres médicaments disponibles aussi bien pour soigner la migraine que pour traiter l’épilepsie » ajoute le Dr Philippe Vella, Directeur médical à l’ANSM. « En cas de traitement épileptique, topiramate n’est prescrit qu’en cas de dernier recours, si et seulement si la patiente n’a pas le choix » conclut-il.
Si vous êtes épileptique, « le médecin évaluera la nécessité de poursuivre le traitement et vous informera de tous les risques auxquels votre enfant est exposé de même que des risques d’une épilepsie incontrôlée pendant la grossesse » explique l’ANSM.
Par ailleurs, il faut savoir que le topiramate peut rendre la pilule contraceptive beaucoup moins efficace. Il est fortement conseillé d’en parler avec votre médecin pour trouver la contraception la mieux adaptée.
L’arrêt brutal du médicament peut entraîner des crises plus fortes, ce qui peut avoir de graves conséquences, aussi bien sur la mère que sur le futur bébé.
source: Nice-Matin