C’est l’une des préoccupations principales des Français, à l’heure où l’inflation ne cesse de grimper. Selon l’Insee, elle a augmenté de 5,2 % de mai 2021 à mai 2022. Distillées depuis plusieurs semaines, les prochaines mesures de soutien au pouvoir d’achat des ménages doivent être entérinées dans deux textes de loi, dont une loi de finances rectificative. Voici un tour d’horizon de ce que prévoit l’exécutif.
Le gouvernement a décidé de prolonger au moins jusqu’à la fin d’août la remise carburant de 15 à 18 centimes (en métropole continentale), instaurée depuis le 1er avril. Dans une interview aux Echos, Bruno Le Maire évoquait une prolongation jusqu’au mois de décembre. « Nous sommes donc prêts à tendre la main aux oppositions responsables : pourquoi ne pas envisager une prolongation de la remise de 18 centimes jusqu’à la fin de l’année, si les conditions économiques le nécessitent, plutôt que de nous lancer dans des mesures fiscales extrêmement dispendieuses », interroge-t-il. Quelque 3 milliards d’euros étaient budgétés pour la période d’avril à juin, qu’il faudra donc compléter dans la loi de finances rectificative.
Par ailleurs, la prolongation jusqu’à la fin de l’année du bouclier tarifaire de l’électricité et du gaz (plafonnement de leur prix) est actée, pour un coût évalué à plus de 14 milliards d’euros sur l’année 2022, selon une estimation de Bercy en mars dernier. Ce montant peut évoluer en fonction des variations du cours du gaz.
Enfin, le plafond de la prime de transport individuel défiscalisée que l’employeur peut verser au salarié passera de 200 à 400 euros pour 2022 et 2023, et sera cumulable avec la prise en charge obligatoire de 50 % de l’abonnement aux transports en commun.
Les pensions de retraite et d’invalidité des régimes de base vont être revalorisées de 4 % à compter du 1er juillet. Cette hausse, cumulée à celle d’un peu plus de 1 % de janvier, se rapproche du niveau de l’inflation, qui a atteint 5,2 % en mai. Selon les informations du Monde, il s’agit d’un effort budgétaire de l’ordre de 6,5 milliards d’euros en 2022, puis de 1,5 milliard sur l’exercice 2023.
Certaines prestations familiales et minima sociaux, à savoir le revenu de solidarité active (RSA), l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA), vont également être revalorisés de 4 %, selon une partie du projet de loi pouvoir d’achat consulté par l’AFP.
Certaines prestations sociales avaient déjà été augmentées de 1,8 % en avril. Selon Les Echos, ces revalorisations coûteraient 8 milliards d’euros jusqu’à avril 2023.
Les fonctionnaires connaîtront mardi le niveau de l’augmentation de la valeur du point d’indice qui sert de base à leur rémunération. Les syndicats de la fonction publique demandent entre 3 % (pour la CFDT) et 25 % (pour FO). Une hausse de 1 % coûterait 2 milliards d’euros par an à l’Etat et aux collectivités, selon le gouvernement.
Le plafond de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, défiscalisée et désocialisée, dite prime Macron, sera triplé. Les entreprises pourront donc verser jusqu’à 3 000 euros à leurs salariés, et même jusqu’à 6 000 euros pour celles ayant mis en place un dispositif d’intéressement ou de participation. Le niveau moyen de cette prime n’était en 2021 que de 506 euros par salarié, contre 1 000 euros autorisés, selon le ministère des comptes publics.
Une baisse des cotisations des travailleurs indépendants est également prévue. Cette mesure, qui vise à plus d’équité entre les cotisations des salariés et celles des indépendants, doit permettre à ces derniers de gagner 550 euros par an pour une personne dont les revenus sont équivalents au smic.
L’indice de référence des loyers va augmenter de 3,5 % en juillet puis rester bloqué à ce niveau pendant un an. Cette mesure est présentée par le gouvernement comme un compromis entre les intérêts des locataires et ceux des propriétaires. Les aides personnalisées au logement (APL) seront également revalorisées de 3,5 %.
La suppression de la redevance audiovisuelle sera finalement effective dès l’automne prochain, avec un gain pour les ménages de 138 euros, soit un manque à gagner total de plus de 3 milliards d’euros, que l’Etat promet de compenser auprès des diffuseurs publics. Cette suppression a entraîné une grève de l’audiovisuel public, mardi 28 juin.
La première ministre, Elisabeth Borne, a demandé à son gouvernement de plancher sur des mesures à destination des étudiants. Une prolongation du ticket restaurant universitaire à 1 euro est dans les tuyaux.
Selon le quotidien Les Echos, un chèque alimentaire de 100 euros, plus 50 euros par enfant à charge, devrait être versé à 9 millions de foyers, pour un coût global de 1 milliard d’euros. Seraient concernés les allocataires du RSA, de l’AAH, du minimum vieillesse et des APL. En 2020, pendant la crise du Covid-19, une prime analogue de 150 euros par adulte et 100 euros par enfant avait concerné un peu plus de 4 millions de foyers.
source: Le Monde