Los Angeles (AFP) – Absence de réalisatrices féminines, surprise dans la catégorie meilleure actrice, mention honorable pour le succès populaire indien « RRR »: voici les principaux enseignements des nominations aux Oscars, annoncées mardi et dominées par la comédie « Everything Everywhere All At Once ».
Avec « Women Talking », qui met en scène des membres d’une communauté religieuse victime de violences, et le film d’action afro-féministe « The Woman King », les cinéastes Sarah Polley et Gina Prince-Bythewood semblaient pourtant nourrir des prétentions légitimes.
L’Académie leur a préféré un casting entièrement masculin, incluant notamment l’incontournable Steven Spielberg (« The Fabelmans ») et le duo derrière la comédie déjantée « Everything Everywhere All At Once », Daniel Kwan et Daniel Scheinert.
La polémique est loin d’être nouvelle dans cette catégorie. Jusqu’en 2021, Katryn Bigelow (« Démineurs ») était la seule femme à avoir remporté une statuette pour sa réalisation. Mais ces deux dernières années, les Oscars avaient récompensé Chloe Zhao pour « Nomadland » et Jane Campion pour « The Power of the Dog ».
Son interprétation avait été acclamée par la critique, et soulignée par d’autres acteurs comme Edward Norton ou Gwyneth Paltrow, mais le film a pris une claque en salles. Avec à peine plus de 27.322 dollars de recettes selon le site BoxOfficeMojo, presque personne n’a vu ce long-métrage au cinéma.
La presse spécialisée s’attendait notamment à une nomination dans la catégorie meilleur second rôle pour Paul Dano, qui incarne le père de l’artiste, impuissant face au naufrage de son couple et inquiet de la lubie cinématographique de son fils.
Mais l’Académie lui a préféré Judd Hirsch, qui apparaît à peine 10 minutes dans le film. Sa prestation de grand-père maternel excentrique et acariâtre, qui encourage le jeune homme à suivre sa passion contre vents et marées, a marqué les esprits.
Le réalisateur d' »Avatar », James Cameron, avait notamment loué le travail de son confrère indien S.S. Rajamouli, auteur d’un blockbuster où deux héros à la force phénoménale deviennent amis, avant de devoir s’affronter dans le New Delhi sous domination britannique des années 1920.
Au final, ce film à la musique entraînante a seulement été nominé dans la catégorie meilleure bande originale, pour la chanson « Naatu Naatu » du compositeur M. M. Keeravani.
La première interprète la chanson « Hold My Hand » dans le deuxième volet de la saga « Top Gun », tandis que la seconde chante le titre « Lift Me Up » dans le film de super-héros « Black Panther: Wakanda Forever ».
Le musicien écossais David Byrne, cofondateur du groupe de new wave « The Talking Heads », figure également dans cette catégorie, pour sa chanson « This is Life », qui figure sur la bande originale d' »Everything Everywhere All At Once ».
source: France 24