Et si l’on vous disait qu’on connaît l’heure de la fin du monde ? C’est tout l’intérêt, en effet, de la « Doomsday Clock » (ou « horloge de l’apocalypse »), qui donne le nombre de secondes avant que l’Humanité ne disparaisse.
D’ailleurs, ce mardi 24 janvier 2023, cette horloge fictive sans aiguille va être actualisée à 10h (15h GMT) par l’ONG qui s’en occupe, Bulletin of the Atomic Scientists. Avant de connaître la nouvelle heure fatidique de la fin du monde, voici quatre choses à retenir sur la Doomsday Clock.
« L’Horloge de l’apocalypse est plusieurs choses à la fois : c’est une métaphore, un logo, une marque et l’un des symboles les plus reconnaissables de ces 100 dernières années » : telle est la description de la Doomsday Clock par l’ONG Bulletin of the Atomic Scientists.
Sa date de création remonte en 1947, quand le coéditeur du magazine Bulletin of the Atomic Scientists, Hyman Goldsmith, a demandé à l’artiste Martyl Langsdorf de concevoir un dessin pour la couverture du premier numéro magazine de l’ONG, jusque là disponible sous forme de newsletter.
Mariée à un physicien, Martyl Langsdorf envisage un temps le symbole de l’uranium. Mais au regard des tensions géopolitiques – avec, en toile de fond, la Guerre froide et la course à l’armement nucléaire entre les Etats-Unis et l’URSS -, l’artiste change son fusil d’épaule.
« C’est en écoutant les scientifiques qui avaient travaillé sur la bombe [nucléaire], alors qu’ils débattaient avec passion des conséquences de cette nouvelle technologie et de leur responsabilité d’informer le public, elle a ressenti leur sentiment d’urgence », raconte Bulletin of the Atomic Scientists.
Et quoi de mieux qu’un compte à rebours, sous la forme d’une horloge, pour représenter cette urgence ? Martyl Langsdorf « a donc dessiné une horloge pour suggérer que nous n’avions plus beaucoup de temps pour maîtriser les armes atomiques », résume l’ONG.
L’horloge du Jugement dernier est un symbole qui avertit le public de la proximité de la destruction de notre monde par des technologies dangereuses de notre propre fabrication. C’est une métaphore, un rappel des périls auxquels nous devons faire face si nous voulons survivre sur cette planète.
Depuis, l’idée est restée. Même si l’image, en elle-même, a évolué par le biais du graphiste Michael Bierut en 2007. À cette date, le Bulletin of the Atomic Scientifits décide effectivement de prendre en compte le changement climatique et ses conséquences pour la planète et l’humanité.
À tout seigneur tout honneur : c’était au départ Eugene Rabinowitch, le rédacteur en chef du Bulletin, qui décidait où placer le curseur (enfin, l’aiguille) en fonction de l’actualité. Dans les colonnes du magazine, il détaillait ensuite dans un éditorial les raisons de son choix.
« Scientifique lui-même, parlant couramment le russe et leader du mouvement international pour le désarmement, il était en conversation constante avec des scientifiques et des experts au sein et en dehors des gouvernements dans de nombreuses régions du monde », explique ainsi le site de l’organisation.
Mais depuis sa mort en 1973, un « Conseil de la science et de la sécurité » est en charge d’avancer ou reculer l’aiguille. Il se réunit deux fois par an et se constitue de scientifiques et d’experts « ayant une connaissance approfondie de la technologie nucléaire et de la science du climat, qui fournissent souvent des conseils spécialisés aux gouvernements et aux agences internationales ».
Ils consultent largement leurs collègues dans un large éventail de disciplines et sollicitent également l’avis du comité de parrainage du Bulletin, qui compte 13 lauréats du prix Nobel.
Alors qu’elle indiquait 23h53 en 1947 (soit sept minutes avant la fin du monde, un constat encore une fois peu optimiste au regard de la situation géopolitique de l’époque), elle est passée à :
Soit au total 24 changements depuis sa première estimation, il y a 75 ans. Et une situation plutôt critique depuis trois ans, avec moins de deux minutes avant la fin du monde ! L’année 2023 va-t-elle changer la donne ? Avec la guerre en Ukraine, les crises sociales et géopolitiques mondiales, les catastrophes naturelles liées au réchauffement climatique, l’inflation… rien n’est moins sûr. Réponse à 16h.
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source: Actu.fr